Tu enfanteras dans la douleur! (24 juin 2007)

Volontairement, ce billet est divisé en plusieurs parties car le récit est long!

(24 juin 2007)

Si je connaissais l'abruti qui a dit ça, je lui dirais : et la péridurale, tu connais? Niarf niarf!
Ça y est elle est là! Ce fut un dur moment à passer mais elle est là, enfin! Notre petite Luna (50,5 cm et 3,390 kg).

Il faut que je vous raconte ce moment particulier :
 
Arrivée à la maternité :
- 4h00 du mat, je perds du liquide amniotique! Mon mari me dit : "du calme, assieds-toi"
- 4h30 arrivée à la maternité, on nous emmène jusqu'à la salle de pré-travail... jusque là, rien d'exceptionnel.... Le col est dilaté de 1,5 cm environ.
Attendons Luna, Stop ...
- 5h00 passe, 6h00 passe, les contractions ne déclenchent pas.
- 7h00 passe, je n'ai pas mangé, pas bu, mon mari (et sa patience d'ange) non plus, on a la dalle! Moi, ... pas le droit de manger ou boire, mon mari si alors il va se chercher un en cas et un café, 8h passe ... rien... et qu'est-ce qu'on s'ennuie! On papote avec la sage femme ... On va faire le tour de l'hôpital à pied pour faire descendre le bébé qui se trouve trop haut.
- 9h00, une autre sage femme vient nous dire qu'ils vont me déclencher le travail en m'injectant de l'ocytocine.

Eh les gars, j'suis branchée!
- 10h00, on nous conduit à la salle de travail pour me poser la perfusion contenant le produit.
- 10h15, la sage femme se prépare pour poser la perf, elle est stressée, je lui présente mon bras, elle pique, elle rate la veine, elle repique, la veine explose! Le sang commence à se reprendre sur le lit... Elle panse mon bras et passe à l'autre. Déjà qu'elle était stressée!
Elle pique mon autre bras, pose la perf et tente de mettre la perf en marche. Arf l'appareil ne fonctionne pas, elle panique, trifouille, ça ne marche pas. Elle appelle une collègue qui essaye... ça ne marche pas alors, elles changent l'appareil et la perf démarre. Soudain, elle est appelée au bloc. Elle part en courant. 20 minutes plus tard, elle revient et là mon mari lui dit : "c'est normal qu'une aiguille traine sur le lit?". Affolée et confuse, elle l'enlève pour la jeter dans la boîte à déchets biologiques.
- il est 11h30, les anesthésistes passent pour me poser le cathéter de la péridurale. Là une anesthésiste me lance : "mais, euh, votre perf n'est pas dans la veine, regardez le liquide diffuse en sous cutané". Elle saisit une aiguille et la plante dans une veine puis rebranche la perfusion (des ptits trous, des ptits trous, encore des ptits trous). L'ocytocine s'écoule enfin dans mes veines ... ma "poche des eaux" est fissurée depuis 8h, le risque infectieux augmente, alors, on m'injecte des antibiotiques afin de protéger ma petite Luna.

Le choc ...
 
- Là l'attente recommence! Les contractions commencent à s'accentuer, toutefois la douleur n'est pas violente.
- 14H30, l'anesthésiste repasse. On va vous injecter le produit. Je rétorque : "... mais la douleur est supportable...". Là, la sage femme m'examine et dit : "le col est à 1,5". L'interne ajoute : "La fréquence cardiaque est normale mais le bébé est peu réactif" (l'assaut se prépare...)
- Là une armada d'anesthésies et de sage femme débarquent dans la chambre et j'entends : "Qu'on prépare le bloc, césarienne en urgence".
D'un seul coup, je réalise que je n'avais jamais pensé à cette éventualité, choquée, mes larmes coulent d'elles mêmes. Mon mari, désemparé et inquiet, me tient la main et tente une négociation afin que j'ai le temps de réaliser.

Le bloc ...
 
Un brancard arrive et on m'emmène. Je suis "branchée" de partout, on me fait une prise de sang, histoire que j'ai un trou de plus. Arrivée au bloc, on me met les bras en croix, on teste les effets de la péridurale et on tend sur mon ventre, un champs stérile qui vient remonter devant ma tête cachant mon ventre de mon regard indiscret!
Là, j'entends :"j'incise!". L'anesthésiste surveille mes réactions d'un air inquiet et me rassure, elle est adorable.
Soudain, je sens une pression sur mon ventre à la limite de mon sternum (bien sûr, pour les puristes, j'exagère...), j'ai du mal à respirer, mes larmes coulent et je regarde l'anesthésiste d'un air perdu quand d'un coup, j'entends les pleurs. Elle est là en bonne santé!
Non, ce n'est pas terminé, je les sens qui trifouillent dans mes entrailles quelques minutes... Je suis là depuis 35 minutes et ça y est, c'est terminé (enfin, c'est ce que je crois).

Non, ce n'est pas fini!
- 15h40, salle de réveil, mon mari entre précédé de la couveuse où est placée notre petite. Il me sourit et tente de masquer le mélange de soulagement et de contrariété de me voir si mal. On me met la petite au sein, c'est un moment d'apaisement total.
Puis on me monte dans ma chambre shootée à l'anesthésique et à la morphine. Là, je vomis, bien sûr, je n'ai rien à vomir puisque je n'ai rien mangé depuis la veille mais d'affreux spasmes et des sueurs froides m'envahissent. Le défilé commence, sage femme, médecin, puéricultrice ... la totale, toutes les heures, puis toutes les deux heures, je suis branchée de partout, je suis si épuisée mais ... je ne dormirai pas (et je ne mangerai pas... enfin pas tout de suite).